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Optimiser les programmes de réadaptation

Le Prof. Peter Feys (UHasselt) a démarré son projet de recherche en 2020, grâce au soutien du Fonds Charcot, avec pour titre : « Stratégies d’apprentissage implicites et explicites pour améliorer la performance d’une double tâche cognitive et motrice liée à la mobilité chez les patients atteints de SEP ».

Ce projet de recherche sur les meilleures méthodes d’instruction et de rétroaction pour l’apprentissage de nouvelles tâches de mouvement vise à optimiser les programmes de réadaptation pour les personnes souffrant de troubles cognitifs dus à la SEP. Ce projet étudie également la manière dont les mouvements complexes des membres inférieurs peuvent être enseignés aux personnes souffrant de limitations cognitives et motrices. Elles apprendront des mouvements dans un ordre spécifique, en recevant différents types d’instructions ou de feed-back (par exemple, du son ou de la musique). Ensuite, le degré d’automaticité sera mesuré en «double tâche», au cours de laquelle les personnes marchent et effectuent une tâche cognitive simultanément.. Pendant le mouvement avec et sans double tâche, l’activité cérébrale dans les zones responsables de la planification des mouvements sera mesurée par des électrodes placées sur la partie antérieure du crâne. Les résultats de cette étude pourraient permettre d’améliorer les programmes de réadaptation des personnes souffrant à la fois de troubles moteurs et de troubles cognitifs.

 

Optimiser les programmes de réadaptation

Le Prof. Feys explique : « La neuroréhabilitation désigne la réadaptation visant spécifiquement à améliorer les fonctions cognitives, physiques mais aussi psychologiques des personnes atteintes de troubles neurologiques, comme la sclérose en plaques. Dans nos recherches, nous essayons d’abord de cartographier et de mesurer ces problèmes de fonctionnement.

Par exemple : au niveau physique, nous observons la façon dont les gens marchent. Nous mesurons la vitesse des pas et déterminons la façon de marcher en plaçant des capteurs sur les pieds et sur le corps. Il est essentiel de comprendre comment les gens marchent, car marcher est une combinaison de muscles, mais une grande partie est bien sûr déterminée par le cerveau et les signaux du cerveau au corps. La Fondation Charcot nous a aidés à faire cette recherche mécaniste. Nous avions une expertise dans la mesure de la performance des tâches doubles, mais nous n’avions pas l’expertise ni l’équipement pour mesurer également l’activité cérébrale. Grâce au Fonds Charcot, nous avons pu acheter un équipement spécifique pour ce type de mesures. »

« Lorsque nous pensons à l’entraînement physique, nous pensons à l’entraînement musculaire avec des équipements de force
ainsi qu’à l’entraînement d’endurance pour le cœur et les muscles également. Mais nous recherchons aussi des formes d’entraînement combinées, comme la danse. Nous constatons que le fait de proposer un rythme stimule d’autres réseaux cérébraux et rend le patient plus performant. Nous avons développé une application pour smartphone qui envoie des programmes de coaching très spécifiques aux personnes atteintes de sclérose en plaques. Par exemple, les utilisateurs de l’application peuvent indiquer s’ils ralentissent ou non, pourquoi ils ralentissent ou s’il y a de la fatigue. Nous essayons de mesurer la mobilité du patient de cette manière, mais aussi de le coacher en même temps, dans le but de le rendre plus actif physiquement. »

L’avenir est en 3D

« Pour approfondir notre compréhension du mouvement chez une personne atteinte de SEP, nous utilisons des tapis roulants spécialisés combinés à des environnements d’apprentissage
virtuels. Ceux-ci mesurent de manière très détaillée les mouvements précis du genou, du pied, de la hanche, du bassin et du torse. Cela nous permet de mieux comprendre le contrôle du cerveau sur ces actions. Dans notre laboratoire des mouvements, nous cartographions tout ce qui se passe également dans la vie de tous les jours, car dans la vie de tous les jours, vous marchez, vous rencontrez des obstacles, des personnes bougent autour de vous, vous devez être très attentif à ce qui vous entoure, et avec cet appareil, nous pouvons réunir tout cela en une seule tâche, dans une mesure des capacités des personnes atteintes de SEP. Concrètement, cette mesure de l’activité cérébrale se fait par le biais d’une cagoule munie d’électrodes. Notre objectif ultime est de relier les mouvements à l’activité cérébrale et d’obtenir ainsi une image complète du mouvement de la personne étudiée. »

En savoir plus ? Sur www.fondation-charcot.org, vous pouvez regarder la vidéo complète de cette interview.