Tout savoir sur la sclérose en plaques

Épidémiologie : une maladie à prépondérance féminine
De manière générale, les maladies auto-immunes sont plus fréquentes chez la femme que chez l’homme. Il existe certainement des relations entre le système endocrinien et donc la production d’hormones, et le système immunitaire.
Il est bien établi que l’utilisation de la pilule contraceptive n’est pas un facteur de susceptibilité à développer la maladie ni un facteur d’aggravation de celle-ci. Par contre, les hormones progestatives, synthétisées à haute dose durant la grossesse, ont un effet protecteur sur les poussées de la maladie. Celles-ci diminuent en cours de grossesse, de trimestre en trimestre, mais peuvent être plus fréquentes dans les 3 mois qui suivent l’accouchement. On estime que 20 % des femmes SEP sont susceptibles de faire une poussée durant les 3 mois qui suivent un accouchement. D’autres études épidémiologiques ont montré que la grossesse avait un effet plutôt protecteur sur l’évolution de la maladie, que ces grossesses aient eu lieu avant le déclenchement de la maladie ou après celui-ci. Une grossesse est caractérisée en effet par un état de relative immunosuppression pour tolérer ce petit « étranger » qu’est le foetus. Cet état de tolérance peut donc être positif pour l’évolution de la SEP à court et même à long terme.
Nous savons par contre que la prévalence de la maladie augmente et que cette augmentation se marque surtout chez la femme. Dans la SEP, les chiffres de prévalence habituellement cités dans notre pays sont de 100/100.000, soit une personne atteinte pour 1000 habitants. Si on tient compte des données épidémiologiques observées dans les départements du Nord de la France qui jouxtent la frontière belge, on atteint régulièrement des chiffres de 120/100.000 soit 1,2 personne/1000 habitants.
L’augmentation du nombre de personnes atteintes de SEP s’observe beaucoup plus chez la femme que chez l’homme. Il en résulte que « le sex ratio » femme/homme est en augmentation, de 1,8/1 anciennement à 3/1 actuellement. L’incidence de la maladie, c’est-à-dire le nombre de nouveaux cas diagnostiqués par an, est aussi en augmentation, ayant doublé chez la femme entre 1950 et 2009, et augmenté seulement de 24 % chez l’homme durant la même période selon une étude danoise. On ne connaît pas les raisons exactes de cette augmentation disproportionnée chez la femme, mais un tabagisme féminin plus important et des grossesses plus tardives y contribuent certainement.
La Belgique comptant 11 millions d’habitants, on peut estimer le nombre de personnes atteintes de SEP dans notre pays à 13.500 environ, avec 430 nouveaux cas par an.
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