Tout savoir sur la sclérose en plaques

Épidémiologie : une maladie à prépondérance féminine
De manière générale, les maladies auto-immunes sont plus fréquentes chez la femme que chez l’homme. Il existe certainement des relations entre le système endocrinien et donc la production d’hormones, et le système immunitaire.
Il est bien établi que l’utilisation de la pilule contraceptive n’est pas un facteur de susceptibilité à développer la maladie ni un facteur d’aggravation de celle-ci. Par contre, les hormones progestatives, synthétisées à haute dose durant la grossesse, ont un effet protecteur sur les poussées de la maladie. Celles-ci diminuent en cours de grossesse, de trimestre en trimestre, mais peuvent être plus fréquentes dans les 3 mois qui suivent l’accouchement. On estime que 20 % des femmes SEP sont susceptibles de faire une poussée durant les 3 mois qui suivent un accouchement. D’autres études épidémiologiques ont montré que la grossesse avait un effet plutôt protecteur sur l’évolution de la maladie, que ces grossesses aient eu lieu avant le déclenchement de la maladie ou après celui-ci. Une grossesse est caractérisée en effet par un état de relative immunosuppression pour tolérer ce petit « étranger » qu’est le foetus. Cet état de tolérance peut donc être positif pour l’évolution de la SEP à court et même à long terme.
La prévalence de la maladie a augmenté en Europe d’environ 30 % sur ces 10 dernières années. En France, elle est 2,3 fois plus élevée chez la femme que chez l’homme avec un pic pour les deux sexes entre 55 et 59 ans. Si on tient compte des données épidémiologiques observées dans les départements du Nord de la France qui jouxtent la frontière belge, on observe des chiffres de 225 à 250/100.000 habitants (chiffres de 2021 publiés en 2024).
L’augmentation du nombre de personnes atteintes de SEP s’observe beaucoup plus chez la femme que chez l’homme. Il en résulte que « le sex ratio » femme/homme est en augmentation, de 1,8/1 anciennement à 3/1 actuellement. L’incidence de la maladie, c’est-à-dire le nombre de nouveaux cas diagnostiqués par an, est aussi en augmentation, ayant doublé chez la femme entre 1950 et 2009, et augmenté seulement de 24 % chez l’homme durant la même période selon une étude danoise. On ne connaît pas les raisons exactes de cette augmentation disproportionnée chez la femme, mais un tabagisme féminin plus important et des grossesses plus tardives y contribuent certainement. Cependant, l’incidence de la maladie s’est stabilisée en France entre 2012 et 2021 et est de l’ordre de 6,98 nouveaux cas par an pour 100.000 habitants. L’augmentation de la prévalence est donc essentiellement due à une nette amélioration de l’espérance de vie, dont la médiane est de 74,7 ans selon une étude norvégienne de 2017, à comparer au chiffre de 81,8 ans dans la population générale.
La Belgique comptant 11,5 millions d’habitants, on peut estimer le nombre de personnes atteintes de SEP dans notre pays à 25.000 environ, avec 800 nouveaux cas par an.
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